Catherine Lavandier

Catherine LAVANDIER enseigne le confort acoustique et visuel dans le bâtiment aux étudiants du département Génie civil - construction durable de l'IUT. Elle a débuté sa carrière en tant qu'ingénieur du bâtiment. Après quelques années de vie active, elle reprend des études et prépare une thèse en acoustique sur la qualité sonore des salles de concert à l'IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Elle devient maître de conférence au département Génie civil - construction durable de l'IUT et continue ses recherches sur la perception sonore au sein du laboratoire ETIS (Equipes Traitement de l'Information et Systèmes).

Que voit-on sur cette image ?

Cette photo a été prise dans le laboratoire de reproduction d'ambiances sonores où je mène mes recherches. Situé à la MIR (site de Neuville-sur-Oise), cet appartement équipé de haut-parleurs et de micros me permet de reconstituer n'importe quelle ambiance sonore perçue à l'intérieur d'un logement (passage d'avions, voisins bruyants, circulation, etc.). 

Le but de mon travail est de comprendre comment l'être humain perçoit l'environnement sonore qui l'entoure (chez lui et à l'extérieur).

Pour cela, je fais venir des volontaires (des étudiants parfois) qui s'installent dans l'appartement et écoutent plusieurs ambiances sonores pendant 1h à 1h30. Ils doivent ensuite évaluer chaque ambiance sur des échelles de qualité (agréable/désagréable, gênant/pas gênant, etc.).

J'analyse ces résultats pour en extraire les critères qui déclenchent chez les gens des réactions positives ou négatives. 

Comment vos recherches influencent-elles vos enseignements à l'IUT ?

J'enseigne le confort sonore dans le bâtiment aux étudiants de première année du DUT, mais je n’y aborde que les bases de l’acoustique. Néanmoins je propose des projets de fin d'étude (DUT GC-CD) sur des thèmes qui peuvent porter sur mes recherches. Par exemple, un projet a porté sur le bruit de l'éolienne du site de Neuville-sur-Oise perçu par les personnes travaillant à proximité, un autre a porté sur la mesure du niveau sonore dans la salle d'expérimentation équipée de robots bruyants du laboratoire ETIS. Le projet de fin d'étude permet à l'étudiant d'adopter une approche expérimentale et d'acquérir plus d'autonomie, il permet ainsi d’aller beaucoup plus loin dans les connaissances que les bases abordées en cours.

Votre vision de la recherche dans 30 ans ?

Mes travaux de recherche se basent sur le croisement de données physiques et psychologiques. Dans 30 ans la question de la recherche sur la qualité de l’environnement sonore dans l’espace public et privé existera toujours, mais de nombreuses données sur le bruit et son impact pourront être recueillies très rapidement et le traitement informatique sera facilité. De plus, de nouveaux objets sonores vont apparaître qui auront une signature sonore encore inconnue, plus ou moins agréable, parfois déconcertante. De nouvelles technologies vont permettre de diminuer les bruits perçus (par exemple la voiture électrique) mais de nouvelles nuisances vont émerger sur de nouveaux objets (les taxis volants par exemple). Notre monde sera toujours "sonore" et tant mieux, c'est la vie qui s'exprime ... parfois de façon excessive, et c'est là que les chercheurs interviennent !